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Histoire du rwanda

Aux origines

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Le Rwanda est un pays qui existe depuis 1091. C’est à cette date que le Roi Gihanga devient le premier souverain du pays, et depuis, sa descendance règne sur le Rwanda. La population rwandaise pré-coloniale était structurée en une vingtaine de clans composés d'éleveurs, les Tutsi ; d'agriculteurs, les Hutus majoritaires ; et d'artisans, les Twa. Les Twa sont issus des populations pygmées qui peuplaient primitivement le Rwanda. Le clan était la référence identitaire de chaque Rwandais. Chaque clan avait un chef nommé Mwami issu d'un lignage patriarcal. Un des clans, dirigé par un lignage Tutsi, dominait la région et son mwami était considéré comme le roi du Rwanda. Les populations parlaient la même langue, le kinyarwanda, partageaient la même religion, pouvaient parfois se marier entre elles et pouvaient passer d'une caste à l'autre par une faveur du mwami comparable à l'anoblissement. Ce système qualifié de féodal était basé sur la possession de troupeaux ou de terres. Cette structure était concrétisée par un chef du bétail, un chef des terres, et un chef militaire.

 

Période coloniale allemande et belge

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Vers la fin du xixe siècle, le mwami du clan dominant est Kigeli IV, qui meurt en 1895. En 1885, la Conférence de Berlin attribue le Rwanda à l'Empire allemand. Les premiers Européens à pénétrer au Rwanda, en 1892 et 1894, sont Oscar Baumann et Gustav Adolf von Götzen.

L'administration coloniale s'appuie sur les Tutsi, au détriment des mwami des clans hutu.

 

L'histoire enseignée durant la tutelle belge décrit les Hutus majoritaires comme des fermiers d'origine bantoue, tandis que les Tutsi seraient un peuple pastoral arrivé dans la région au xve siècle depuis les hauts-plateaux éthiopiens, d'un ADN nilo-hamitique. Les Twa seraient les descendants, issus des Pygmées, des premiers habitants de la région.

 

C’est par un système d’administration indirecte qui respectait les autorités coutumières et s’appuyait sur elles pour gérer le pays que la Belgique exerça sa tutelle sur le Ruanda. Elle implanta sa propre organisation que les paysans appelleront la double colonisation. Car à la structure coutumière se superposèrent ses propres Services (Territitorial, Santé, Enseignement, Agriculture, T.P. etc.).

Les autorités coutumières, essentiellement Tutsis, exerçaient leur action via une structure monarchique (Mwami, chefs, s/chefs et tribunaux) et un tissu social féodal dont la trame est le contrat historique (l’ubuhake) qui lie le seigneur (shebuja) à son vassal (umugaragu). En vertu de cette convention, le bénéficiaire du prêt, qui consiste en une ou plusieurs vaches, s’oblige vis-à-vis du donateur à des prestations en service et/ou en nature. Toutefois, la démocratisation recommandée par l’ONU impose en 1945 le rachat de ces prestations. Ces relations pacifiques se distendent à partir de la prise de conscience par le « petit peuple » des inégalités sociales dont il est l’objet.

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Par un décret de 1952, la Tutelle accomplit un premier pas vers la démocratisation en imposant des élections au suffrage indirect des hommes. Celles-ci se déroulent en 1953 et en 1956.

En 1957 le Mwami et son Conseil réclamèrent davantage de pouvoir en vue d’une autonomie. Cette même année, le mouvement Hutu publia « le Manifeste des Hutus » qui évoque le problème racial au Ruanda dans lequel les Hutus (82%) sont dominés par les Tutsis (15%).

La création de partis politiques fut autorisée le 15 juin 1959. L’UNAR et le RADER, partis Tutsis exigent l’indépendance. L’APROSOMA et le PARMEHUTU, partis Hutu sont plus modérés : le leader de ce dernier supplia le Gouvernement belge (lettre du 14 octobre 1959) de ne pas retirer sa tutelle tant que le menu peuple n’est pas « émancipé ». Plusieurs facteurs accéléreront les choses :

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- la mort du Mwami le 25 juillet 1959 amplifia les tensions

- les paysans (Hutus) réclamèrent des terres aux éleveurs Tutsis qui monopolisent les pâturages

- un vent d’indépendance soufflait hors des frontières

- le journal Kinyamateka de l’Eglise catholique qui anime et forme le peuple, s’en fit l’écho
 

En novembre 1959 éclata un sévère révolte des paysans, la jacquerie, qui provoque des pillages et des attentats. C’est quasi une guerre civile. Plus de 2000 personnes sont poursuivies devant les tribunaux. De nombreux tutsis fuient vers l’Uganda. Des pétitions sont adressées à l’ONU.

En avril 1960, le Parmehutu désigna de nouveaux sous-chefs.

En juin 1960, ce sont des élections communales au suffrage universel direct des hommes.

Ces dernières débouchèrent sur la constitution d’un Conseil et d’un Gouvernement Provisoires.

Le 18 octobre 1960 c’est l’investiture des bourgmestres en remplacement des sous-chefs.

Fin 1960 c’est un régime d’autonomie. Des adjoints ruandais sont nommés aux côtés des Administrateurs territoriaux.

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Des élections, législatives sont annoncées pour le mois de janvier 1961, mais devant l’opposition de l’ONU, le parti Parmehutu rassemble ses élus et proclame la République et la fin de la Monarchie à l’insu de la Tutelle. Ce fut « le coup d’Etat de Gitarama » le 28 janvier 1961.

Ultime étape : le 25 septembre 1961 des élections législatives au suffrage universel des hommes et des femmes et un référendum sur la Monarchie et la personne du Mwami, se déroulent dans le calme sous la supervision de l’ONU : 35 sièges sur 44 sont attribués au Parmehutu et 7 à l’Unar. Une Assemblée et un Gouvernement autonomes débouchent sur l’indépendance le 1er juillet 1962.

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En quarante ans de tutelle, le Ruanda est passé d’un royaume féodal paisible mais figé à une république parlementaire agitée dans un retournement social complet et violent mais démocratique. Il a créé sa propre Garde Nationale, et battu sa propre monnaie. Malgré une démographie galopante il a suscité un réseau routier étendu, un habitat rénové, des hôpitaux et des écoles secondaires et techniques, des rendements agricoles améliorés, des équipements et Organismes de développement. Ses ressources minières sont pauvres. Son budget est en déficit. Ses efforts en vue de réconcilier ses habitants sont inachevés. L’opposition s’est réfugiée à l’extérieur du Pays et reviendra après 30 ans.

 

La revendication d'indépendance des Tutsi incite les Belges à renverser leur alliance au profit des Hutu. En novembre 1959 éclate une guerre civile qui entraîne le départ en exil de 300 000 Tutsi. La majorité Hutu prend le pouvoir, avec le soutien des autorités coloniales et de l'Église catholique.

 

Témoignage de Julien Nyssens, Administrateur territorial au Ruanda.

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La république du Rwanda (1961-...)

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Les grandes dates depuis l'indépendance

 

1961-1963

La première république est proclamée le 28 janvier et Grégoire Kayibanda, un Hutu, accède à la présidence de la République le 26 octobre 1961. L'ONU fixe au 1er juillet 1962 la date d'indépendance du Rwanda. La passation des pouvoirs et l'évacuation des troupes belges ont lieu le 1er août 1962.

Le nouveau régime affronte des attaques des exilés Tutsi, qui sont le prétexte de violentes répressions contre les Tutsi de l'intérieur, notamment en décembre 1963 où plusieurs milliers de Tutsi sont massacrés.

 

1972-1973

Pour maintenir l'unité politique, Grégoire Kayibanda instrumentalise les massacres de masse dont furent victimes les Hutu du Burundi en 1972, il justifie la crainte d'une menace des Tutsi rwandais. Les Tutsi, élèves et professeurs, sont systématiquement expulsés de l'enseignement, quelques-uns massacrés dans les établissements scolaires. Ces événements provoquent une nouvelle vague d'exode des Tutsi. Exploitant ces événements, Juvénal Habyarimana renverse Grégoire Kayibanda en juillet 1973.

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1975

Fondation du parti unique, le Mouvement républicain national pour le développement (MRND). 

 

1978

Habyarimana change la Constitution et fait adopter un régime à parti unique, le MRND, dont tous les Rwandais sont membres d'office.

 

1979

Création, au Kenya, de la Rwandese National Union (Ranu) -dominée par les Tutsis. Elle se transformera plus tard en Front patriotique rwandais (FPR), basé en Ouganda. 

 

1982

Le Rwanda ferme sa frontière avec l'Ouganda afin de mettre un terme au retour de réfugiés tutsis expulsés par le gouvernement ougandais. 

 

1990

Octobre : le FPR attaque sur la frontière Nord, depuis l'Ouganda. Début de la guerre civile ; des dizaines de milliers de morts en trois ans. Intervention des troupes françaises, belges et zaïroises (opération "Noroît"). 

 

1991

En 1991, le multipartisme est à nouveau reconnu. 

 

1992

Avril : formation d'un gouvernement de compromis ouvert à l'opposition, FPR excepté.

Mars : création de la Coalition pour la Défense de la République (CDR), qui rassemble les ultras Hutus et organise les milices interahamwe, ce qui signifie "ceux qui combattent ensemble". Massacre de Tutsis dans le Bugesera.

Juillet : cessez-le-feu. Des négociations de paix s'ouvrent à Arusha (Tanzanie) entre le pouvoir hutu, l'opposition démocratique et le FPR.

Août-décembre : massacres organisés de Tutsis et d'opposants hutus, notamment à l'instigation des milices pro-gouvernementales interahamwe.

 

1993

Février : le FPR invoque la poursuite des tueries et le non respect des accords d'Arusha pour déclencher une nouvelle offensive, stoppée au nord de Kigali grâce à l'appui français. De 750 000 à un million de paysans quittent le Nord et fuient en direction de Kigali.

Août : signature des accords de paix d'Arusha.

Début d'une campagne haineuse sur les ondes prônant implicitement ou explicitement l'élimination physique des Tutsis.

Décembre : après plus de trois ans de présence, les troupes françaises de l'opération "Noroît" (600 militaires) quittent le Rwanda et cèdent la place à la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR). 

 

1994

Janvier : blocage des accords d'Arusha, notamment en raison du refus par les faucons de l'entourage présidentiel, partisans du "hutu power" de mettre en place un gouvernement de transition élargi au FPR.

6 avril : un sommet régional se réunit à Dar es-Salaam (Tanzanie). Attentat contre l'avion ramenant les présidents du Rwanda et du Burundi, Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira, qui s'écrase dans les jardins de la présidence. Dans la nuit, des massacres de Tutsis commencent à Kigali. Assassinat du Premier Ministre, Agathe Uwilingiyimana, et des dix Casques bleus belges chargés de sa protection, sans que les troupes de l’ONU ne viennent à leur secours. Dans la soirée, des unités du FPR font mouvement dans le Nord. Extension des massacres à l'extérieur de Kigali.

Avril-mai : les massacres prennent une ampleur considérable. L'élimination des Tutsis et des opposants hutus est systématiquement pratiquée par les miliciens interahamwe, avec le concours des Forces armées rwandaises (FAR).

9-17 avril : intervention militaire de la France et de la Belgique pour l'évacuation de leurs ressortissants (opération "Amaryllis").

16 avril : le Gouvernement belge décide de retirer ses troupes de la MINUAR (780 militaires).

21 avril : le Conseil de sécurité réduit de 2 500 à 270 l'effectif de la MINUAR.

11-12 mai : mission à Kigali du Haut Commissaire des Nations unies pour les Droits de l'Homme. Il prononce le mot de "génocide" (Plus tard le  nombre de victimes du génocide sera estimé à entre 800.000 et 1, 3 millions de personnes).

17 mai : le Conseil de sécurité étend la mission de la MINUAR à la protection des populations et autorise pour cela le déploiement de 5 500 Casques bleus au Rwanda (MINUAR II).

22 juin : sur proposition de la France, la résolution 929 du Conseil de sécurité autorise une intervention armée humanitaire au Rwanda pour une durée de deux mois afin de protéger les civils et d'assurer la distribution de l'aide humanitaire. Début de l'opération "Turquoise".

4 juillet : Butare et Kigali tombent aux mains du FPR. La France crée une "zone humanitaire sûre" dans le sud-ouest, autour de Kibuye, Gikongoro et Cyangugu, où se réfugient les Hutus qui fuient l'avancée du FPR.

13 juillet : début de l'exode massif vers Goma, de Rwandais fuyant l'avancée des forces du FPR. On comptera jusqu'à 2 millions de réfugiés à l'étranger - dont 1,7 million au Congo, et 300 000 en Tanzanie - ainsi que trois millions de déplacés à l'intérieur du pays.

17 juillet : le FPR atteint Ruhengeri et Gisenyi et déclare la fin de la guerre.

19 juillet : un gouvernement d'union nationale est formé à Kigali.

10 août : début du déploiement de la MINUAR II dans la zone de sécurité.

21 août : fin de l'opération "Turquoise" menée par les soldats français.

Novembre : création du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR). 

 

1995

Avril : Une attaque par l'Armée patriotique du Rwanda (APR, bras armé du FPR) des camps de réfugiés Hutus situés au sud du pays dans la zone de l'opération "Turquoise" fait des centaines de victimes. Les extrémistes Hutus utilisaient ces camps comme bases pour mener des opérations de déstabilisation contre le nouveau régime.

Juin : les autorités de Kigali imposent au Conseil de Sécurité de l'ONU une réduction drastique du mandat et des effectifs de la MINUAR.

 

1996

8 mars : retrait des derniers contingents de la MINUAR.

Octobre : début du démantèlement par la force des camps de réfugiés rwandais du Kivu par l'APR, assistée par l'Ouganda et le Burundi. 500 000 réfugiés Hutus rentrent au Rwanda. Plus de 200 000 Hutus fuyant vers l'intérieur du Congo seront massacrés par les troupes de la rébellion de Laurent Désiré Kabila, assisté dans sa conquête du pouvoir par Kigali. La Tanzanie expulse près de 300 000 réfugiés Hutus, et le Burundi en renvoie 90 000

 

1997

Mai : appuyé par les troupes rwandaises et ougandaises, Laurent Désiré Kabila prend le pouvoir à Kinshasa

En décembre 1997, la commission d’enquête parlementaire belge concernant les événements du Rwanda rendait son rapport, fondé sur des investigations poussées et des auditions nombreuses. Ce travail de vérité  convaincus qu’à l’époque du génocide les autorités belges auraient pu - et dû - agir différemment afin d’empêcher le génocide contre les Tutsis. 

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1998

Février : l'homme fort du régime, le vice-président et ministre de la défense Paul Kagame, renforce son pouvoir en prenant la présidence du FPR.

 

1999

Novembre: le Rwanda annonce qu'il suspend sa coopération avec le Tribunal pénal international pour le Rwanda après la remise en liberté par le TPIR pour vice de procédure, d'un ancien haut fonctionnaire accusé de génocide, Jean-Bosco Barayagwiza, directeur des affaires politiques au ministère des Affaires étrangères au moment du génocide.

 

2000

Mars : Démission du Pasteur Bizimungu, Hutu,  président depuis l'arrivée du FPR au pouvoir.

En suivi du rapport de la commission d’enquête parlementaire de 1997, et par cohérence avec ces conclusions, la Belgique accepte d’assumer une responsabilité morale dans le drame rwandais. Le Premier Ministre Guy Verhofstadt se rend à Kigali le 7 avril pour présenter les excuses au Rwanda au nom du peuple Belge. C’était une manière de rendre justice à toutes les victimes du génocide, y compris à nos dix para-commandos, assassinés le 7 avril 1994 à Kigali sous l’uniforme des Nations unies. C’était pour le gouvernement belge poser un acte de rédemption et de vérité historique par rapport à notre passé colonial.

«Au nom de mon pays, je m’incline devant les victimes du génocide, déclara Guy Verhofstadt dans son allocution. Au nom de mon pays, au nom de mon peuple, je vous demande pardon. […] Il faut que le monde se souvienne toujours de l’horreur perpétrée ici. Nous devons trouver la force et la volonté de ne plus jamais tolérer de tels massacres, qui font injure à l’intelligence et aux valeurs essentielles de l’humanité.»

Commentaire de Louis Michel, alors Ministre des Affaires Etrangères : « La réconciliation est toujours difficile et douloureuse. Mais elle est le chemin incontournable pour retrouver la paix et l’harmonie qui forgent le ciment d’un peuple. Il faut de la volonté, de la lucidité, de l’humilité pour oser emprunter cette voie. Et plus encore, il faut assumer l’exigence de vérité, qui est une œuvre commune ».

17 avril : Paul Kagame est choisi comme Président de la République par le Parlement.

Décembre : interventions de l'armée rwandaise au Burundi et au Congo. 

 

2001

Avril-juin : la cour d'assises de Bruxelles condamne 4 Rwandais, coupables de crimes de guerre lors du génocide, à des peines de 12 à 20 ans de prison, en vertu d’une loi belge qui accorde la compétence universelle pour les crimes de guerre.

Octobre : les Rwandais élisent parmi la population 240 000 juges qui formeront les juridictions gacaca. Celles-ci seront chargées de juger, en 5 ans, 120 000 prisonniers inculpés de génocide. N'y sont jugés que les " exécutants ". Les planificateurs et les violeurs sont pris en charge par des tribunaux classiques ou par le TPIR à Arusha, en Tanzanie.

Novembre : les présidents ougandais Yoweri Museveni et rwandais Paul Kagame s'engagent, dans le cadre d'un accord conclu à Londres, à "ne pas tolérer" des groupes dissidents "qui déstabilisent" les relations entre les deux pays. 

 

2002

Janvier : l'éruption du volcan Nyiragongo, dans l'est du Congo, entraîne l'exode de dizaines de milliers d'habitants de la région vers la ville rwandaise de Gisenyi.

2 Avril : ouverture du procès, devant le TPIR à Arusha, de quatre hauts gradés accusés d'avoir organisé le génocide de 1994. Le lendemain, le procès est ajourné.

Arrestation de l'ex-président Pasteur Bizimungu accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

Octobre : le Rwanda rapatrie officiellement le dernier soldat de son contingent en RDC.

 

2003

Mai : nouvelle Constitution, qui autorise le multipartisme tout en l'encadrant.

25 août : première élection présidentielle : Paul Kagame remporte le scrutin avec 95% des suffrages.

Octobre : la coalition autour du parti du président Kagame remporte la majorité absolue à la Chambre des députés lors de législatives marquées, selon l'Union européenne, par des irrégularités et des fraudes.

Le Président Kagame remplace le clivage Hutu-Tutsi par le concept de citoyen rwandais, sans distinction.

 

2004

7 juin : condamnation à 15 ans de prison de l'ancien président Pasteur Bizimungu.

26 octobre : accord signé à Kigali, sous l'égide des Etats-Unis, entre la RDC, le Rwanda et l'Ouganda. Les trois pays s'engagent à coopérer en vue de neutraliser les groupes armés opérant dans la région. 

 

2005

10 mars : début des sessions de jugement des tribunaux ‘gacaca’. 11 0000 Rwandais, pour la plupart Hutu, fuient dans les pays voisins la mise en place de ces tribunaux.

30 mars : les rebelles Hutu rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), impliqués dans le génocide de 1994 et dans la guerre qui ravage le Kivu (Congo) où ils sont réfugiés depuis 1994, annoncent leur intention de cesser la lutte armée contre le pouvoir rwandais.

Juillet : plusieurs dizaines de milliers de prisonniers sont remis en liberté, définitive ou conditionnelle, par décret présidentiel. 

 

2006

24 novembre : Kigali rompt ses relations diplomatiques avec la France après l'émission, par le juge Bruguière de mandats d'arrêt contre des proches du Président Paul Kagame.

13 décembre : le Père Athanase Seromba, premier prêtre catholique à être jugé par le TPIR, est condamné à quinze ans de prison pour sa participation au génocide de 1994.

 

2007

6 avril : l'ex-président Pasteur Bizimungu est gracié après cinq années passées en prison.

25 juillet : abolition de la peine de mort, y compris pour les crimes de génocide. Celle-ci était une des conditions posées par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour le transfert devant la justice rwandaise d'accusés devant être initialement jugés par le TPIR.

Septembre : le Président Kagame impose l’Umuganda, jour de travail obligatoire au service de la communauté, chaque dernier samedi du mois.

 

2008

15 septembre : le FPR au pouvoir remporte les élections législatives avec 78% des voix.

5 décembre : la République Démocratique du Congo et le Rwanda signent à Kigali un accord pour le désarmement des milices Hutu rwandaises des FDLR, basées dans l'est du pays depuis le génocide de 1994 au Rwanda.

12 décembre : un rapport de l'ONU accuse Kigali de soutenir la rébellion congolaise de Laurent Nkunda, qui a provoqué depuis l'automne le déplacement de 200 000 personnes dans le Nord-Kivu, dans l'est de la RDC.

18 décembre : le TPIR condamne le colonel Théoneste Bagosora, surnommé "le colonel de l'apocalypse", ainsi que deux autres ex-officiers de l'armée, à la prison à vie pour "génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre". 

 

2009

20 janvier : plus de 3000 soldats rwandais entrent au Congo. Les armées du Congo et du Rwanda s'attaquent ensemble aux bases arrière des milices Hutu rwandaises installés dans l'est congolais. Ils quittent le pays fin février.

6 août : rencontre à Goma (RDC) entre Paul Kagame et Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo, après dix ans de rupture diplomatique.

Septembre : Alfred Mukezamfura, président du Parlement de 2003 à 2008, est condamné à la prison à perpétuité pour sa participation au génocide de 1994.

Novembre : Le Rwanda, pays de tradition kinyarwanda et francophone, adhère au Commonwealth, et, parallèlement, rétablit ses relations diplomatiques avec la France.

 

2010

9 août : élection présidentielle sans réels adversaires:  Paul Kagame est réélu avec 93% des suffrages.

1er octobre : l'ONU publie un rapport qui accuse notamment le Rwanda et l'Ouganda de crimes contre l'humanité en RD Congo entre 1993 et 2003.

Décembre : d'anciens officiers en exil, le général Kayumba Nyamwasa et le Colonel Patrick Karegeya fondent un nouveau parti, le ‘Rwanda National Congress’. 

 

2011

Février : la justice rwandaise condamne l'opposant Bernard Ntaganda à 4 ans de prison ferme pour atteinte à la sureté de l'Etat, appel à la division ethnique et organisation d'une manifestation non autorisée.

Juin: l’ex-ministre Pauline Nyiramasuhuko est condamnée à la prison à perpétuité pour génocide par le TPIR qui siège à Arusha.

 

2012

Selon un rapport de l’ONU, le mouvement de rebelle M23 qui déstabilise l’Est du Congo est soutenu principalement par le gouvernement rwandais et plus minoritairement ougandais. Une grande partie des membres du M23 sont des Congolais d’origine rwandaise. Kigali se montre solidaire envers eux. L’instabilité à la frontière facilite les trafics et notamment ceux de minerais comme la cassitérite. Elle est rare et nécessaire à la fabrication de téléphones portables. La guerre facilite aussi le passage de toutes sortes de marchandises comme le bétail.

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2013

Paul Kagame présente le développement économique, la mise au travail intensif des Rwandais, la lutte contre la corruption et l'exigence de « bonne gouvernance » comme des axes majeurs de sa politique. Il est aussi reconnu comme pionnier en matière d’infrastructures (écoles, dispensaires, routes), de développement agricole et de respect de l’environnement (interdiction de l’usage des sacs plastiques).

 

2014

Avril : des commémorations du génocide de 1994 ont lieu partout dans le pays. Le Ministre Belge des Affaires Etrangères Didier Reynders à Kigali pour s’associer à ces commémorations.

 

2015

Novembre : Le Président Kagame fait voter une modification constitutionnelle qui lui permet de se présenter à l'élection présidentielle de 2017.

Décembre : il annonce qu'il sera effectivement candidat à l'élection présidentielle de 2017. Cette décision permet théoriquement à Paul Kagame de rester au pouvoir jusqu'en 2034. L’Organisation ‘Human Rights Watch’ relève de graves entorses à la démocratie au Rwanda.

 

2017

5 août : Paul Kagame est réélu triomphalement pour un troisième mandat avec 98,8 % des voix.

Sous la présidence de Kagame, le Rwanda connaît un essor économique remarqué, mais au prix d'une limitation de la liberté de la presse et d'une oppression des opposants politiques, plusieurs d'entre eux étant victimes de disparitions, d'assassinats (tel Patrick Karegeya ou Jean-Léonard Rugambage) ou de tentatives d'assassinats (tel Faustin Kayumba Nyamwasa).

 

2019

Les relations avec les pays voisins se pacifient : un accord est signé avec l'Ouganda après une longue période de tensions, mais l'amélioration des relations est lente. Le Rwanda se rapproche également de la République démocratique du Congo, dont les forces militaires ont tué, en 2019, Sylvestre Mudacumura, chef du Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR).

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